Ne jamais faire confiance à l’IA

Lorsqu’on anime des formations sur l’intelligence artificielle, notre objectif principal est de démontrer les limites de ces outils. Je sais, ça va à l’encontre de toutes les promesses marketing autour de l’IA générative, mais nous sommes convaincus que, en tant que professionnels du domaine, notre mission première est de préserver une qualité humaine rare : l’esprit critique. C’est cette qualité qui nous permet de ne pas faire confiance en l’IA aveuglément, de garder notre autonomie intellectuelle et de résister aux discours trop simplistes.

C’est cette qualité qui nous distingue des machines, celle qui nous permet de ne pas être dépassés, ni remplacés, par l’intelligence artificielle.

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C’est pourquoi toutes nos formations commencent avec une promesse : vous apprendrez à Parler IA. Et parler IA, pour nous, c’est surtout comprendre les outils IA – parce que cette compréhension nous protège de devenir les outils de ces outils.

Faut-il faire confiance à l’IA ? La vraie question à se poser

Je me souviens, lors d’une de nos formations sur ChatGPT, alors que je commençais à exposer les limites de cet outil très puissant, quelqu’un a dit :
« Alors… on ne doit jamais faire confiance à ChatGPT ? On doit tout vérifier à chaque fois ? »

Ma réponse, en une phrase : OUI. Il faut. Parce que ChatGPT, Mistral, Claude et les autres ne sont pas conçus pour vous donner des réponses justes, correctes ou objectives. Leur mission, c’est de générer des réponses – ou plus précisément, de prédire la suite logique dans une séquence donnée, en fonction du contexte fourni.

Mais cette suite logique peut être correcte… ou pas. L’IA générative ne garantit pas la vérité. Elle garantit une chose : la production continue. Production de contenu, de texte, d’images, de sons, de vidéos, etc.

L’illusion de simplicité et les promesses de l’IA

Elle sait faire. Mais elle n’est pas responsable du résultat. Et c’est à nous, les humains, de juger la qualité de ce résultat.

Derrière la question « faut-il faire confiance à l’IA ? », je perçois une envie humaine bien compréhensible : celle de simplicité, d’efficacité, parfois même une certaine paresse intellectuelle. Une envie de ne pas souffrir, que tout soit fluide, rapide, sans effort.

Et beaucoup profitent de cette envie. Dans les slogans que je vois circuler autour de l’IA générative, on retrouve toujours les mêmes promesses : « Gagnez plus d’argent grâce à l’IA, boostez votre productivité, réduisez de 80 % le temps de réponse client, passez plus de temps à la plage pendant que l’IA travaille pour vous… »

Pourquoi jamais faire confiance à l’IA sans vérification

Ces promesses traduisent une volonté de se décharger. Mais même si l’IA peut alléger la charge des tâches, la charge intellectuelle, elle, reste.
Elle augmente même. Parce qu’il faut relire, vérifier, réécrire, réexpliquer. Parce que, même si on avance plus vite, on doit toujours rester derrière les outils, pour garantir leur fiabilité.

Et quand on ne le fait pas, les conséquences peuvent être coûteuses. De plus en plus d’entreprises rencontrent des problèmes parce qu’elles ont voulu aller trop vite avec l’IA.
Une agence digitale britannique, par exemple, a vu plusieurs de ses clients planter leur site ou compromettre leurs projets après avoir copié-collé du code généré par IA sans vérification.
Dans un cas, une simple mise à jour de page avec du code produit par ChatGPT a causé trois jours de panne et 485 dollars de frais.

Le plus ironique ? Corriger ces erreurs a pris plus de temps que si un professionnel avait été consulté dès le départ.

Comprendre l’IA pour éviter d’en être victime

Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

On commence par Parler IA. Par comprendre ces outils, leurs limites, leur fonctionnement, leur potentiel. À quoi ils servent, ce qu’ils peuvent – ou ne peuvent pas – faire.

C’est crucial pour ne pas être dépassé, pour ne pas être remplacé.
Pour ne pas subir des discours limités, simplistes ou trop exagérés.

Parce que l’IA ne pense pas. Elle prédit.
L’intelligence artificielle ne comprend pas. Elle complète.
Elle n’a pas d’intention, pas de conscience, pas de responsabilité.

Nous, si.

Parler IA : une compétence vitale face à l’IA générative

Et c’est bien ça, la clé : tant qu’on garde notre capacité à questionner, à douter, à juger – à exercer notre esprit critique – alors on ne sera jamais des outils des outils.

Parler IA, c’est refuser de déléguer notre intelligence.
C’est choisir d’apprendre, plutôt que de s’en remettre aveuglément.
C’est faire de l’IA un allié… sans jamais en faire un guide.