95 % des projets d’IA échouent ? Attention à ce que vous lisez

95 % des projets d’IA échouent ?

« Malgré 30 à 40 milliards de dollars (1) investis dans l’IA générative par les entreprises, 95 % des projets n’apportent aucun retour. » Ainsi commence le rapport du MIT NANDA « The GenAI Divide – State of AI in business 2025 » sur l’état de l’IA en entreprise en 2025, publié en juillet 2025. Ce pourcentage peut sembler accablant. Mais attention à ce que vous lisez.

Est-ce que cela signifie que presque toutes les entreprises ont échoué ?
Ou que des dizaines de milliards ont été gaspillés ?


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Derrière ce chiffre-choc se cache une réalité plus nuancée. En vérité, les projets d’IA échouent rarement pour les raisons qu’on imagine. Et encore plus rarement pour des raisons technologiques (2).

C’est ici qu’intervient l’importance de la pensée critique : savoir interpréter, contextualiser et remettre en question ce que nous lisons.

Pourquoi la pensée critique est essentielle face aux chiffres sur l’IA

Les projets d’IA échouent… selon quels critères ?

Le chiffre de 95 % peut sembler catastrophique. Pourtant, il demande un examen attentif.

  • D’abord, les 30 à 40 milliards évoqués concernent l’investissement mondial, pas uniquement les 52 entreprises étudiées (3).
  • Ensuite, ce taux d’échec ne reflète pas le nombre d’entreprises, mais le nombre de pilotes qui n’ont pas été déployés à l’échelle avec un impact P&L mesurable (4).
  • Enfin, le ROI a été mesuré seulement six mois après les pilotes. Un délai très court, qui ne laisse pas le temps à l’IA de prouver sa valeur à long terme (5).

Les projets d’IA échouent-ils vraiment ? Ou sont-ils simplement trop jeunes pour produire un ROI visible ?

Pourquoi les projets d’IA échouent réellement

Une analyse issue d’autres études et de notre expérience terrain

Les facteurs qui expliquent l’échec de nombreux projets IA ne proviennent pas uniquement du rapport du MIT. Ce sont aussi des constats récurrents observés dans d’autres recherches sur l’IA d’entreprise, ainsi que dans notre propre expérience de terrain auprès d’organisations publiques et privées.

Voici les causes les plus fréquentes que nous identifions :

1. Une mauvaise définition du problème à résoudre.
Trop souvent, les entreprises lancent un projet IA sans se poser la seule question qui compte : « À quel besoin métier répond-on ? »

2. Un manque de données adaptées.
Sans données fiables, bien structurées et contextualisées, aucun modèle ne peut produire de résultats pertinents, quelle que soit sa sophistication.

3. Une fascination excessive pour la technologie.
L’attention est portée sur l’outil lui-même — LLM, agents, modèles fine-tunés — au lieu de la finalité métier. L’IA devient une fin en soi, plutôt qu’un moyen de répondre à un enjeu opérationnel.

4. Des infrastructures insuffisantes.
Même les meilleurs modèles échouent s’ils ne sont pas intégrés proprement aux workflows existants. Sans API, connecteurs, ou gouvernance technique, le projet s’épuise en phase pilote.

5. Une méconnaissance des limites de l’IA.
L’IA ne peut pas tout faire. Elle ne sait pas prendre de décisions stratégiques, ni opérer sans contexte. Certaines entreprises lui délèguent des tâches trop complexes sans supervision humaine, ce qui mène inévitablement à l’échec.

Face à ces défis, comment réussir l’intégration de l’IA dans l’entreprise ?
Chez Machine Learning Lab, nous pensons que la réponse réside dans une approche structurée centrée sur le problème avant la solution — en particulier, dans l’application rigoureuse du Design Thinking à l’IA. Pour aller plus loin, découvrez par ici comment le Design Thinking peut transformer vos projets IA.

L’effet hype et les attentes irréalistes

Les projets d’IA échouent aussi à cause de nos projections démesurées

Selon le Hype Cycle de Gartner, toute technologie émergente passe par un pic d’attentes irréalistes, suivi d’un creux de désillusion. L’IA générative est aujourd’hui au sommet de cette courbe.

Cela signifie que :

  • Les entreprises espèrent des transformations radicales en quelques mois ;
  • Les dirigeants veulent des KPIs financiers immédiats, sans investir dans l’intégration ou la formation ;
  • Les cas d’usage visibles (e-mails, résumés, présentations) sont valorisés au détriment des vrais leviers ROI (back-office, conformité, automatisation documentaire).

Résultat ? Quand le miracle n’arrive pas à temps, on déclare l’IA « décevante », voire inutile.

Mais ce n’est pas l’IA qui échoue. Ce sont nos attentes qui ne tiennent pas compte de la réalité opérationnelle.

Ce que les 5 % ont fait différemment

Quand les projets d’IA réussissent, ce n’est pas un hasard

Le rapport du MIT ne parle pas uniquement d’échecs. Il met aussi en lumière les 5 % de projets qui ont réussi à franchir le « GenAI Divide ».
Ces réussites ne sont pas dues au hasard, mais à des approches méthodiques et cohérentes.

Les organisations qui réussissent à franchir le GenAI Divide partagent une approche commune : elles misent sur des systèmes intégrés aux workflows réels, adaptables et capables d’apprendre par retour d’expérience. Les projets qui réussissent ne sont pas ceux qui développent des outils généralistes ou spectaculaires, mais ceux qui s’insèrent dans des cas d’usage ciblés, à fort impact métier, avec une forte personnalisation. Selon le rapport, ce sont l’adaptabilité, la mémorisation du contexte et l’alignement sur les processus métier qui distinguent les outils adoptés de ceux qui échouent à s’imposer (7).

Développer son esprit critique : une compétence-clé face à l’IA

Ce que ce rapport nous apprend n’est pas seulement que « 95 % des projets échouent ». Il nous montre surtout qu’il faut apprendre à lire ces chiffres avec lucidité.

Comprendre les raisons d’un échec. Identifier les leviers d’un succès. Distinguer le marketing du réel. Voilà ce que signifie développer un esprit critique face aux technologies.

Mais cela ne suffit pas.
L’IA transforme déjà les métiers, les outils et les décisions. Pour ne pas la subir, il est essentiel de savoir parler IA.

Parler IA, c’est comprendre les principes, les limites et les usages réels de l’IA pour en faire un levier stratégique plutôt qu’un simple effet de mode

Cette double compétence — esprit critique et culture IA — devient un atout stratégique.

Pour aller plus loin :

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Notes :

  • (1) Selon les estimations citées dans le rapport.
  • (2) MIT NANDA, sections 5.1 à 6.2.
  • (3) MIT NANDA, section 1, p. 3 ; Methodology, p. 24.
  • (4) MIT NANDA, section 1, p. 3.
  • (5) MIT NADNA, Methodology, p. 24.
  • (6) MIT NANDA, section 1.
  • (7) MIT NANDA, sections 5.

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